Article paru dans la revue Ensemble 19 - automne 2019
Val d’Akor, fondé en 2009, propose des éléments de réponse au mal de l’âme de notre temps, un espace pour la vie intérieure et l’écoute des personnes blessées et souffrantes. L’organisme à but non-lucratif, situé à Lawrenceville, a pour objectif d’accueillir des jeunes et leur offrir un lieu d’écoute, de travail et de vie communautaire.
Val d’Akor propose un accompagnement dans la prise en charge de leur vie vers une plus grande autonomie affective, vers plus de liberté intérieure et dans la découverte du sens de leur vie.
L’organisme a acquis en juillet 2017 une fermette devant permettre d’élargir son action. Ce lieu devient propice à la réflexion, au recueillement et à la détente pour toute personne désireuse de se ressourcer, de trouver des réponses à ses questions existentielles à partir d’un contact avec la nature et d’un accompagnement, de retrouver son identité profonde, de se recentrer sur l’essentiel ou, tout simplement, de se reposer.
Outre l’intention première de travailler au développement intégral de la personne, ce projet s’inscrit dans une perspective de lutte aux changements climatiques en voulant recréer des écosystèmes axés sur la biodiversité et promouvoir la production d’aliments sains pour la santé à partir d’une empreinte écologique minimale.
De nombreux défis nous attendent au cours de la prochaine année. L’accueil des personnes en périphérie, notamment les jeunes et les familles démunies, constitue l’une de nos priorités. Aux jeunes, principalement ceux aux prises avec des dépendances ou avec des facteurs de risques, nous proposons un plateau de travail fondé sur une approche agroécologique: maraîchage sur sols vivants, fabrication de compost, petit élevage, fabrication de nichoirs, répartition juste et équitable des ressources.
Le volet pastoral est d’abord axé sur la relation : prendre le temps de créer des liens de confiance avec des « ados » et des jeunes adultes à partir de leur vécu actuel, apprivoiser des enfants issus de familles marginalisées, créer des liens d’amitié et d’entraide avec les parents.
Nous voulons aussi redémarrer les célébrations pour jeunes familles où, à partir d’une activité profane, nous réfléchissons ensemble sur notre vécu en lien avec la Parole de Dieu.
Afin de mettre en œuvre ces différents objectifs, il sera important au cours de l’année de consolider un réseau de soutien financier et humain, bâtir des partenariats, chercher des commanditaires, organiser des activités qui vont permettre d’assoir le projet sur une base financière suffisamment solide pour assurer sa pérennité et la réalisation de sa mission.
Je ne peux taire les nombreuses difficultés qui jalonnent notre route, que ce soit les préoccupations matérielles, le manque de ressources humaines compétentes, notamment au niveau administratif, la précarité des moyens dont on dispose pour atteindre nos objectifs, la méfiance de certaines gens aussi devant l’ampleur de ce projet et la pauvreté des moyens pour le réaliser.
Je crois que ce projet appartient à Dieu et nous faisons confiance à la Providence, mais il ne pourra se réaliser pleinement qu’avec la collaboration d’un grand nombre de personnes.
Le projet de Val d’Akor a été adopté par l’équipe pastorale de la paroisse Sainte-Famille de Valcourt comme projet pastoral. Il veut révéler leur beauté à des personnes brisées et souvent cataloguées socialement, susciter en elles un sentiment d’appartenance à une communauté vivante, fraternelle, accueillante aux plus démunis et ouverte au partage et à l’entraide. Nous voulons vivre davantage cette fraternité en cohérence avec des valeurs de justice, de vérité et d’amour inconditionnel.
Nous espérons que Val d’Akor devienne un signe de la présence de Dieu dans notre monde, un Dieu qui se fait proche de ceux qui crient et qui souhaite que nous soyons fidèles à notre identité profonde. Nous avons besoin de chacun de vous pour construire ensemble l’Église de demain… et pour survivre !
« Je ferai du Val d’Akor une porte d’espérance » (Osée 2, 17).
Cécile Delisle
Présidente du conseil d’administration et directrice générale
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(Article paru à l’automne 2019 – Revue Ensemble 19)